A letter to my daughter et l’économie collaborative : le contre-don de Mark Zuckerberg

Home / Blog / A letter to my daughter et l’économie collaborative : le contre-don de Mark Zuckerberg

Le geste est très symbolique. Sur le fond comme sur la forme, la lettre à sa fille publiée par Marc Zuckerberg est particulièrement touchante. La photographie du co-fondateur de Facebook avec sa femme Priscilla Chan et sa fille Max est émouvante. Elle s’inscrit dans la logique d’un congé de paternité abondamment commenté. Les deux propositions centrales de la lettre (« advancing human potential » et « promoting equality ») font également mouche. La promesse finale (« We will give 99% of our Facebook shares — currently about $45 billion — during our lives to advance this mission.”) est à la fois inattendue et finalement, assez cohérente avec ce qu’est profondément un réseau social.

Les anthropologues (au premier rang desquels Marcel Mauss) ont de longue date montré l’importance du don et du contre-don dans les dynamiques sociales et les systèmes de réciprocité qui les constituent. Dans la position d’un entremetteur, Zuckerberg devait de toute évidence produire une sorte de méta-contre don. Il est au cœur de nouvelles socialisations (pour le pire comme pour le meilleur, les évènements de Paris l’ont récemment bien illustré). Il était temps, dans l’espace et dans le temps, de redistribuer la dîme prélevée par Facebook (via notamment un modèle économique encore très centré sur les annonceurs et l’analyse de données).

Au passage, s’interroger sur ces réciprocités devrait être au cœur de toutes les politiques sociales. Mauss termine son essai sur le don sur une analyser très politique. Les systèmes actuels de répartition (notamment pour les retraites) sont l’extension politique d’un système de don et contre-don. Et si, avec une posture volontariste (ou pas…) les grands acteurs de l’économie collaborative (que l‘on dit parfois liés à des rendements croissants qui ont auparavant fortement interpellés les pouvoirs législatifs comme exécutifs) montraient réellement leur volonté de créer non seulement de la valeur pour leur société, mais également pour la société ? Au-delà de politiques de RSE que je trouve sommes toutes très superficielles.

Après Facebook, à qui le tour ?

FdV

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *